Michel Strogoff

Ce long monologue intérieur est écrit par Victor Hugo dans un élan de révolte. En effet, à la suite d’une promenade sur la place de l’Hôtel de ville, où l’écrivain vient d’assister au graissage d’une guillotine, devant servir le soir venu, il se lance dans un réquisitoire contre la peine de mort qu’il intitulera: Le Dernier Jour d’un condamné, récit des cinq dernières semaines d’un homme, dont on ne sait presque rien, condamné à mort pour un crime de sang, et attendant son exécution dans la prison de Bicêtre. Ce témoignage brut, qui commence à partir du moment où le narrateur est condamné à mort jusqu’au moment où il monte sur l’échafaud, détaille les circonstances de son procès, décrit la prison, le départ des forçats au bagne de Toulon, son transfert à la conciergerie…Durant toute la narration, le condamné entrecoupe son récit de réflexions angoissées et de souvenirs d’une famille qu’il n’espère plus revoir : sa mère, sa femme et sa fille Marie, venue lui rendre visite mais qui ne le reconnait pas. Dans ce roman, Victor Hugo livre des descriptions très réalistes de l’univers carcéral, du traitement des condamnés et de la guillotine qu’il combattra jusqu’à son dernier souffle. « L'infâme machine [la guillotine] partira de France, nous y comptons, et, s'il plaît à Dieu, elle partira en boitant, car nous tâcherons de lui porter de rudes coups. »